Toucher à la maturité en exaltant les saveurs de sa jeunesse et sans basculer dans le gâtisme répétitif. Quentin Tarantino réussit ce tour de force avec un sens du panache, un goût de plus en plus prononcé pour le burlesque et un second souffle plus vigoureux encore que dans son précédent film. Ce qui ne l’empêche pas de poursuivre encore et toujours les composantes de son cinéma, avec ses tics, ses manies, son obsession cinéphilique mais aussi son enthousiasme contagieux.
Cette paradoxale maturité du cinéaste, qui - ce n'est pas forcément un hasard - va franchir en mars le cap des 50 ans, est d'emblée perceptible dans les thèmes qu'il aborde. L'Holocauste dans Inglourious Basterds, l'esclavage dans Django Unchained. Ce qui change radicalement des gangsters cool et philosophes des Reservoir Dogs, Pulp Fiction et Jackie Brown, ou des figures emblématiques de ses genres de prédilection dans Kill Bill. Des sujets avec lesquels on ne rigole pas au cinéma. Ni aux Etats-Unis ni ailleurs. La tendance dominante consiste même à épurer au maximum la fantaisie de la fiction pour s'en tenir à des faits avérés (la Liste de Schindler, Walkyrie, Lincoln bientôt…) et brandir au passage le bouclier habituel de «l'histoire vraie», épuisante manie qui dédouane les auteurs du braquage émotionnel structurant leurs films.
Hooligans. Tarantino, lui, n'y va pas par quatre chemins et se donne un mal de chien pour refaire l