La comparaison nous tend ses petits bras. Après The Artist, succès comme on sait, voilà de nouveau un film muet en noir et blanc qui vise l'affection du grand public et qui devrait la trouver. Comme dans le film de Michel Hazanavicius, celui de l'Espagnol Pablo Berger jette dans son chaudron le patrimoine du cinéma dit de l'âge d'or ayant précédé l'apparition du parlant : format carré en Super 16, accompagnement musical appuyé, esthétique d'ombres et de lumières, aussi charbonneuse que le noir aux yeux des actrices principales.
Ce qui est amusant dans l'abîme des références qui s'ouvre alors sous nos yeux, c'est qu'on peut en extraire bien des choses, voire n'importe quoi : l'expressionnisme allemand, Murnau aux Etats-Unis, Tod Browning pour l'aspect Freaks, et même le Canadien Guy Maddin pour le recyclage. N'en jetez plus, car le lancer de citations pourrait tourner à la lapidation.
Nains. Or, Blancanieves ne mérite pas ce martyre. Son parti pris est celui d'une énième relecture du conte des Grimm. Sauf qu'ici Blanche-Neige ne se contente pas de passer la serpillière dans la chaumière de ces feignasses de sept nains. Fille d'un torero célèbre rendu impotent par un encornage, Carmen a hérité de son papa le goût et l'art de la tauromachie. Elle y met d'autant plus d'entrain que la pauvre petite a perdu sa jolie maman le jour de sa naissance et que son héritage est contesté par sa marâtre, infirmière de son papa et formidable salope, q