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portrait

Jessica Chastain, en rousse libre

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La dernière sensation d’Hollywood pourrait réussir à s’abstraire des classiques féminins pour imposer sa singularité.
publié le 27 janvier 2013 à 19h07
(mis à jour le 29 janvier 2013 à 9h51)

Londres, fin de journée. Si Jessica Chastain racontait sa vie, ce serait un roman d'initiation, et il faudrait ressusciter Henry James pour qu'il l'écrive. On y apprendrait comment une petite fille née dans une banlieue en Californie du Nord, seule d'une fratrie de cinq à poursuivre une scolarité, a décidé à 7 ans qu'elle serait actrice, puis est devenue en deux ans une star internationale, tout en élisant essentiellement des «films indépendants».

Plus elle tourne (16 films sortis depuis 2010), plus elle reçoit de prix (22 prix d'interprétation), plus elle devient une valeur aux yeux du commerce (égérie pour un parfum Saint Laurent), plus son pouvoir s'accroît et plus Jessica Chastain peut affirmer son goût pour un cinéma éventuellement européen, et parfois minoritaire, pas forcément destiné à plaire au plus grand nombre. «Strong» est une épithète qui revient. Elle aime les cinéastes «solides», comme Haneke ou Lars von Trier, c'est-à-dire, sans compromis.

Jessica Chastain dit souvent qu'elle est «particulière», en évoquant son physique de vraie rousse - qui contraste avec sa peau blanche sans taches de rousseur. Mais c'est plus sa détermination à se vouer à des entreprises artistiques alors même que les sirènes des blockbusters sonnent sans arrêt qui est sans équivalent. Comment résiste-t-on aux pressions, et échappe-t-on à la marchandisation de sa personne ?

Londres, en visite éclair, le temps de quelques heures de promotion. Jessica Chastai