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Libération
Critique

McDonagh, la fête du script

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Dingos. Après les samouraïs et les mercenaires, ils sont toujours sept.
Tom Waits, un lapin blanc et Gabourey Sidibe. (Blueprint Pictures Limited)
publié le 29 janvier 2013 à 19h06

En 2008, Martin McDonagh avait déjà son film en tête, et même à l'état de scénario «tournable». Il lui avait été conseillé d'y renoncer temporairement pour signer un premier long métrage plus simple, l'astucieux polar Bons baisers de Bruges. Au visionnage des Sept Psychopathes, construit sur un scénario méchamment tarabiscoté, on peut comprendre les hésitations des producteurs pour donner carte blanche à un homme qui, dans la foulée d'une belle carrière dans le théâtre, approchait alors pour la première fois un plateau de cinéma.

Ethylique. Sept Psychopathes est une sorte de rêve éveillé et vaguement éthylique d'un scénariste irlandais alcoolique égaré à Hollywood. Marty (Colin Farrell) est à ce point parasité par le devoir d'écrire un scénario qui plaira aux studios que sa propre vie se remplit de personnages invraisemblables avant même qu'il ne les fasse prendre vie sur le papier. Un quaker qui poursuit l'assassin de sa fille, un mystérieux tueur en série qui n'assassine que des mafieux en laissant sur leurs cadavres un valet de carreaux, un moine vietnamien qui n'a pas digéré la présence américaine dans son pays…

Autant révéler tout de suite la part d'autobiographie romancée de ce scénario puisque McDonagh est lui-même Irlandais et, jadis du moins, sérieusement porté sur les boissons fortes. «Ça s'arrête là, s'amuse le réalisateur. D'abord parce que je n'ai jamais connu l'angoisse de la page blanche, que ce soit dans