L'idée était au départ d'écrire «quelque chose de neuf–quelque chose d'extraordinaire et beau et simple et méticuleusement composé». Le roman en question, Gatsby le magnifique (1925), fut mal accueilli. Il tomba dans l'oubli, tout comme son auteur. Pour être redécouvert quelques décennies plus tard, à l'heure où sa critique acerbe de la société qu'il mettait en scène était enfin prête à être entendue. F. Scott Fitzgerald serait-il heureux que son livre, désormais consacré monument de la littérature américaine, fasse l'objet ces jours-ci d'une énième et attentive redécouverte?
Depuis un an, on ne compte plus les projets: une pièce de théâtre,
Gatz,
lecture/mise en scène marathon de huit heures qui joua à guichets fermés à New York et à Londres. Une comédie musicale, mise en scène à Broadway et outre-Manche. Un film signé Baz Luhrmann, avec Leonardo DiCaprio dans le rôle titre (sortie prévue en mai, bande-annonce qui enflamme YouTube). Et même une théorie économique,
«The Gatsby Curve»,
qui fit grand bruit l’an passé en pointant les inégalités économiques croissantes aux Etats-Unis. L’universitaire anglaise Sarah Churchwell, déjà auteur d’un essai brillant sur Marilyn Monroe (1), prépare un livre sur le sujet,
Careless People:
Murder, Mayhem and the Invention of the Great Gatsby,
à paraître chez Little, Brown en juin. Elle revient pour
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sur les raisons de cet engouement.
Comment analysez-vous cette remise au goût du jour de Gatsby le magnifique dans la pop culture contemporaine?
Je n'avais pas prévu, il y a quatre ans, quand j'ai