L'Argentin Pablo Trapero continue de gratter les plaies de son pays dans ELEFANTE BLANCO, plongée dans un immense bidonville de Buenos Aires à travers le regard légèrement déphasé du jeune prêtre Nicolas (Jérémie Renier). Cornaqué par le père Julian, qui se découvre atteint d'une maladie incurable, padre Nicolas doit faire face à la fois à la drogue, à la violence, aux revendications d'ouvriers et à des sentiments pas très catholiques pour une assistante sociale, Luciana. Trapero (El Bonaerense, Leonora…) aime les situations de paroxysme et Elefante Blanco n'échappe pas à la règle. Interrogeant l'efficacité (ou pas) d'une religion à pallier les faiblesses du politique, le film perd son sujet à force de péripéties.
Autre film à sujet, et lui aussi dans un bidonville, mais au Maroc, dans les faubourgs de Casablanca cette fois, LES CHEVAUX DE DIEU, de Nabil Ayouch, décrit le quotidien jalonné de violence et de coups tordus de jeunes miséreux pris en charge par un groupe d'islamistes. Deux frères, Hamid et Yachine, sont désignés avec d'autres pour mourir en martyrs dans un attentat. Efficace, bien joué mais un rien démonstratif.
LA DEMORA, de l'Uruguayen Rodrigo Plá, fout un coup au moral. Dans un appartement miteux, Maria n'a que sa machine à coudre pour faire vivre trois enfants et son père qui, très âgé, perd la mémoire. Ne trouvant aucune aide extérieure, elle décide subitement d'abandonner son père sur un ma