Menu
Libération
Portrait

«Pialat trouvait "Mario Kart" génial»

Article réservé aux abonnés
Rencontre. Antoine avait 12 ans à la mort de son cinéaste de père réputé ombrageux. Dix années plus tard, il évoque un homme tendre et apaisé :
publié le 19 février 2013 à 19h06
(mis à jour le 20 février 2013 à 10h33)

Lorsqu'il meurt, en janvier 2003, Maurice Pialat (il a alors 77 ans) nous laisse l'une des filmos les plus denses et fulgurantes de l'histoire du cinéma. Il nous laisse des histoires d'amour déchirées, palpitantes comme des organes à vif (Nous ne vieillirons pas ensemble, A nos amours), des tranches du réel français comme personne ne les a jamais captées et restituées (Loulou, Passe ton bac d'abord, Police). Il nous laisse encore l'un des plus beaux chefs-d'œuvre sur la vie d'un artiste (Van Gogh) et un grand classique palmé d'or (Sous le soleil de Satan).

Mais ce que Maurice Pialat abandonnait de plus précieux en disparaissant, c'était son jeune fils, Antoine, dont le cinéaste a lui-même organisé l'entrée en scène, il y a dix-huit ans, dans le Garcu. Son dernier film, où Gérard Depardieu et Géraldine Pailhas ont un fils, Antoine, 4 ans, que la fiction fortement autobiographique couve du regard, comme sidérée par le babil, la gestuelle, les improvisations du gamin. «Il me revient de ce film des souvenirs d'un enfant de 3 ans et demi… C'est-à-dire pas grand-chose. Quelques images, quelques scènes et surtout les odeurs, celle du bateau tout particulièrement dans les séquences tournées à l'île Maurice. Récemment, j'ai eu un flash à cause de l'odeur d'essence qui se dégageait d'une motoneige et qui m'a rappelé ce bateau…» Ce film, comme il le dit, on l'a «mis dedans». Antoine Pialat n'a depuis jamais refait l'acteur.

A