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Libération
portrait

Chloë Sevigny : sarcastiqueen

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Icône alternative et créatrice de mode, cette actrice américaine revient en tueur à gages transsexuel dans une série-télé.
publié le 20 février 2013 à 19h06
(mis à jour le 22 février 2013 à 10h03)

Il y a le perfecto de cuir noir clouté sur un chemisier blanc et la minijupe en pétales gondolées qui libère de très longues jambes en collant opaque montées sur les échasses de ces semelles compensées qui font un malheur chez les hérons orthopédiques qui se prennent pour des filles. Il y a Chloë Sevigny, méconnaissable derrière ses lunettes de myope qui cachent le regard rouge bordé d'insomnie de la décalée horaire. On ne distingue pas ses yeux glauques et bleutés de mérou sous corticoïdes qui rendent sa joliesse intéressante et on ne peut décider si elle est la petite sœur en perversion de M. le Maudit. On ne sait pas mieux si la réalisatrice Kimberly Peirce a raison de la célébrer en «diva du cinéma muet», en étoile morte d'un monde du silence englouti, qui aurait resurgi pour trépaner un star-system bavard auquel elle n'a jamais vraiment appartenu.

On la retrouve vite égale à sa décontraction quand elle se met à quatre pattes pour débusquer un sachet de thé vert coincé derrière l’écran télé. Et, on se régale bientôt des sarcasmes dont elle a le chic de tendre son arbalète et qui transpercent les carapaces, la sienne comprise.

La confusion du genre. Chloë Sevigny est en tournée de promo pour une série qui met en scène un tueur à gages transsexuel qui doit assumer une paternité ancienne malgré ses nouveaux seins. Ce registre assez gonflé convient parfaitement à l'actrice qui se fait fort de tout essayer à l'écran. Egérie du ciné