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Critique

Huppert-Cimino, souvenirs du «Paradis»

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Cow-boy. A l’occasion de la ressortie en salles de la version longue de «la Porte du paradis», retrouvailles à Paris entre le cinéaste américain et l’actrice.
Isabelle Huppert et Michael Cimino, à Paris en 1980. (Photo 12)
publié le 26 février 2013 à 19h06

Isabelle Huppert est en retard. Très en retard. Un retard paraît long tant qu’il n’a pas pris fin, parce qu’il nous laisse dans l’incertitude : viendra, viendra pas, quelque chose de grave aurait-il pu se passer ? Une heure à ne pas savoir un samedi matin glacial mais au coin du feu dans un hôtel bonbonnière du Quartier latin, cela n’a rien de catastrophique. Mais il y a une autre personne qui attend pour le même rendez-vous : Michael Cimino, auquel on a demandé de bien vouloir se prêter à une interview-retrouvailles en compagnie de l’actrice qu’il a choisie il y a plus de trente ans pour jouer le rôle d’Ella Watson dans la Porte du paradis (Heaven’s Gate), devenu pour sa plus grande gloire et son plus grand malheur l’emblème encore brûlant du film à la fois malade et maudit.

Néanmoins, le retard d'Isabelle Huppert offre aussi un délai, une plage imprévue de temps depuis laquelle il est possible d'observer en coin l'étrange, le très curieux animal qui s'impatiente. Car au-delà du cinéaste, par-dessus sa trajectoire ou ses films, il existe un authentique mystère autour de la personne de Michael Cimino. Il y a une douzaine d'années de cela a commencé à fleurir la rumeur d'un changement de sexe, qui s'est avérée farfelue.

Cyborg. Cependant, si ni le genre ni le sexe de Michael Cimino n'ont varié, un changement a bel et bien eu lieu. Et même une métamorphose, voire une transmutation. L'