Menu
Libération
Critique

«Möbius», un tour de montages russes

Article réservé aux abonnés
Rocher. Eric Rochant se rêve en maestro du thriller sentimental. Le réveil est dur pour tout le monde.
Agent Dujardin. (Photo Fabrizio Maltese. EFP Images. )
publié le 26 février 2013 à 19h06

Compagnon de promo à l'Idhec (Institut des hautes études cinématographiques) de Pascale Ferran, Arnaud Desplechin, Eric Barbier ou Noémie Lvovsky, Eric Rochant est celui de la bande qui effectue un démarrage en trombe avec Un Monde sans pitié en 1989, film qui devient un manifeste générationnel de la désillusion pour les jeunes adultes entrés en politique quand, en 1981, François Mitterrand et la gauche accédaient au pouvoir. Mais le succès et la reconnaissance précoces seront suivis de pas mal de déconvenues, notamment après l'échec commercial des Patriotes (1993).

«Poubelle». Dix ans après, Möbius se présente pour Rochant comme un retour en grâce et aux affaires sérieuses par la grande porte d'une production coûteuse (on parle de 15 millions d'euros de budget) avec casting international de catégorie A et grosse distribution (Europacorp). Pendant le tournage, le cinéaste, apparemment tourmenté et explosif, postait de nombreux messages sur Twitter, et il a poursuivi ce travail de diariste en ouvrant à l'heure du montage image et son un journal de postprod en ligne (rochant.blogspot). Le 26 octobre, il écrit par exemple : «Le film est né. A l'issue d'une semaine ignoble où la fureur s'est mêlée au désespoir. Insomnies, cauchemars, notes prises en pleine nuit, pen sées torturées sous la douche. Le film a hanté notre vie. Il nous faisait mal. Colères,