Mais pourquoi des jeunes filles que la nature a parfaitement qualifiées pour faire bander instantanément les jeunes gars de leur âge ressentent-elles le besoin d’afficher toutes sortes de signaux supplémentaires et provocants afin d’attirer leur regard et surtout leur concupiscence ?
Est-ce cela, le mystère de l'adolescence ? Dans Spring Breakers, les quatre copines qui mettent le feu au slip du genre humain se comportent en permanence comme des chiffons rouges à demi incrédules de leur propre effet. La question de leur degré de conscience, ou d'inconscience, forme en réalité le seul mystère d'un film que son metteur en scène, Harmony Korine, a davantage conçu comme une entreprise de décryptage de l'adolescence que comme une de ces machines hollywoodiennes qui, de Twilight en Hunger Games, s'emploient à la chiffrer nébuleusement.
Virage. Le mystère de l'adolescence, il est surtout de nature sexuelle : mystère de l'éveil à la sexualité dans des termes qui paraissent toujours trop crus aux parents, et mystère du trouble sexuel que nous ressentons face aux adolescents, alors que nous ne devrions pas. Autrefois collaborateur de Larry Clark, Harmony Korine connaît aussi bien que lui ces questions qui font tout le charme, et parfois le scandale, de films comme Kids ou