Entreprendre de remonter le fil de l'histoire de Cloud Atlas serait mission impossible, mais on peut donner une idée de son foisonnement délirant en résumant, par ordre chronologique, les six branches majeures de son éventail narratif. Vers le milieu du XIXe siècle, le jeune héritier américain Adam Ewing fraternise avec un esclave au cours d'une traversée océanique houleuse. Dans l'entre-deux-guerres, l'aspirant compositeur britannique Robert Frobisher souhaiterait aider un maître acariâtre à écrire sa dernière partition. Dans les années 70, la journaliste Luisa Rey mène une enquête explosive sur la corruption dans l'industrie nucléaire. De nos jours, le vieil éditeur anglais Timothy Cavendish cherche à échapper à la mafia et aux machinations infectes de son frère. En 2144, la clone-esclave Sonmi connaît un éveil inespéré à la conscience et au libre arbitre, qui lui vaudra son exécution. Enfin, dans un futur postapocalyptique encore plus lointain, le survivant Zachry et son peuple, retournés à une vie superstitieuse et primitive, reprennent contact avec la science et l'histoire de l'humanité…
Trocs identitaires. Lorsque l'on aura ajouté que chacune de ces histoires est traitée avec le détail et l'attention que l'on porterait à un vrai film autonome et que ces récits sont néanmoins diffractés, explosés les uns dans les autres, avec lesquels ils s'entretissent en un film unique, kaléidoscopique et compact de 2 h 45, on a