Afin de dissiper d'emblée tout malentendu, précisons qu'au terme d'une enquête rigoureuse, nous sommes en mesure de confirmer que Julien Gester, contributeur régulier au service cinéma de Libération, apparaît (beaucoup) dans ce film en simple qualité de figurant (mais à force de figurer, on n'est plus très loin du second rôle). Par ailleurs, l'intéressé affirme avec de troublants accents de sincérité qu'il n'a couché avec personne, en tout cas ni avec Dominique Strauss-Kahn ni avec Marcela Iacub, pour décrocher le rôle.
Cette précision permet également de situer le cadre du nouveau film de Sophie Letourneur. Les Coquillettes sont une gentille farce, pas aigre mais pas particulièrement corrosive non plus, sur les mœurs en vigueur dans les festivals de cinéma. La réalisatrice, dont le court métrage le Marin masqué était projeté à Locarno l'an dernier, en a profité pour fabriquer cette mini-satire un brin paresseuse avec la main-d'œuvre saisonnière locale, autrement dit les programmateurs, des critiques et des amis, pour meubler sa distribution.
L’affaire démarre avec la réunion de trois copines qui évoquent, le temps d’un dîner, leur escapade récente au festival suisse de Locarno, confrontant leur version des événements. Ou plutôt, du désert de péripéties que représente le tout-venant d’un festival, enchaînement mécanique de projections et de fiestas, réunissant toujours les mêmes personnes. Sophie, la réalisatrice, se contrefout de son film et nourrit