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Libération
Critique

«The Place beyond the Pines» : tels pères tels vices

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Legs. Hanté par le thème de la transmission et de l’échec social, Derek Cianfrance s’approprie les codes du film noir dans «The Place Beyond The Pines». Avec un Ryan Gosling solaire et tatoué.
Ryan Gosling. (Photo Studio Canal)
publié le 19 mars 2013 à 19h06
(mis à jour le 20 mars 2013 à 9h32)

Dans une interview donnée récemment à un site américain, Derek Cianfrance assurait que les tatouages arborés par Ryan Gosling dans le film venaient d’une initiative de l’acteur. Des dessins ringards, sans harmonie, tels ceux que peuvent se faire graver sur la peau des gamins agités à une époque de leur vie où l’idée de la jeunesse se confond avec celle de l’immortalité. Dans un long et hypnotique plan-séquence inaugural, Cianfrance a d’ailleurs mis en scène ces tatouages comme la définition même du personnage. Le cadre, rivé sur le torse nu de l’acteur qui enfile un tee-shirt usé puis un blouson de cuir, suit son parcours depuis sa caravane sordide jusqu’à la tente de foire saturée de décibels où il doit faire son numéro de trompe-la-mort.

Pas bien difficile de comprendre d'où vient ce jeune homme, figure surannée de la rébellion, dont l'adolescence turbulente a déjà échoué dans un dérisoire spectacle itinérant de moto où, à raison de deux séances par jour, il joue le dur à cuire pour une maigre assistance envapée de bière. Cet avenir en forme de voie de garage que le film, dès son incipit, promet à un de ses principaux personnages est au cœur de The Place Beyond The Pines. Tous ceux qui sont impliqués dans ce drame provincial s'étalant sur une quinzaine d'années semblent frappés du même syndrome de l'échec. Ils ont, à titre divers, raté leur chance et tous leurs efforts seront vains pour corriger les erreurs du passé.

Piège. Dans