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Libération
Critique

«Les amants passagers» : Almodóvar, crash sexe

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Queer. Le cinéaste star espagnol se rate avec un huis-clos aéronautique ultragay.
publié le 26 mars 2013 à 19h36
(mis à jour le 27 mars 2013 à 10h55)

C'est presque devenu une habitude : chaque nouveau film d'Almodóvar a droit à sa polémique en Espagne. Carlos Boyero, journaliste du quotidien El País, n'a pas trouvé de mot assez fort pour démolir les Amants passagers : «L'humour supposé de l'auteur semble provenir non de son cerveau mais de son fessier.» Le réalisateur, qui avait annoncé qu'il s'agissait de son «film le plus gay», n'a pas répondu aux attaques, démenties par les bons chiffres de fréquentation des salles à sa sortie en Espagne ( Libération du 11 mars).

La polémique tourne donc au-dessous de la ceinture, tout comme ce film en forme de huis-clos. Dans les airs, les six passagers de première classe d’un vol à destination du Mexique apprennent de l’équipage que leur avion est dans une situation délicate : un train d’atterrissage endommagé nécessite d’atterrir en urgence, mais aucune piste n’est accessible dans toute l’Espagne. Les autres passagers ont été gavés d’anxiolytiques pour éviter tout mouvement de panique, laissant les six face à la peur d’une mort probable dans cet avion qui tourne inlassablement. Ils se confessent alors pour soulager leur conscience, révélant ainsi au vu et au su de tous des secrets qui justifient leur fuite loin d’Espagne. On découvre alors dans la bande un tueur à gages, une maîtresse chanteuse, un financier véreux, un acteur infidè