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Critique

«La Cité Rose» : une cité à croquer

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Barres. Dans son premier film, Julien Abraham se hisse à hauteur de gamins pour raconter une autre banlieue que celle des JT. Récit d’une avant-première.
publié le 26 mars 2013 à 19h36
(mis à jour le 27 mars 2013 à 11h03)

Salle pleine. Enfin presque. Des ados - garçons et filles -, des mamans, des papas, des enfants. Ce soir-là à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), on projette la Cité rose en avant-première. Le premier film du réalisateur Julien Abraham. Avant que la lumière ne s'éteigne, la bande-originale comble les blancs : Soprano, Youssoupha, Sexion d'assaut… L'assistance fait du bruit : ça vanne, ça envoie de la punchline, drôle ou pas, ça se gondole, presque à chaque fois, ça se chamaille, toujours. Des connaissances se croisent ou se retrouvent. Décibels, partout. La lumière s'éteint. Pas les bâches d'un public encore turbulent durant toute la projection. On pense à haute voix. Sorte de prolongement du scénario écrit par Zackarya DK, Jimmy Laporal Trésor et Julien Abraham. Ton sur ton. Action. La Cité rose n'échappe pas à la règle du film de banlieue. Qui veut que le film de banlieue tienne un propos sur la banlieue.

Fiancée bobo. Ici donc : la banlieue n'est pas que morose. Le propos est déroulé par la voix off du petit Mitraillette (12 ans), un peu, beaucoup, comme dans le film brésilien la Cité de Dieu. Son regard balaye le labyrinthe des barres alentours. Il explique que, jamais, il n'aurait voulu grandir ailleurs que dans sa cité, que contrairement à ce qu'on dit - dans le 20 heures de TF1 -, on peut être heureux en banlieue. Le propos apparait aussi, ponctuellement, avec une saynète démonstrative sur les thématiques im