L'épineux dossier de l'extension de la convention collective n'en finit plus de diviser le cinéma français. Le texte, que les ministères du Travail et de la Culture ont décidé de rendre obligatoire à partir du 1er juillet, prévoit d'appliquer à la lettre les tarifs syndicaux des équipes de tournage. Soutenu par les syndicats CGT et SNTPCT ainsi que par les plus gros producteurs français (Pathé, Gaumont, MK2, UGC), le texte suscite la colère d'autres syndicats (CFDT et FO), ainsi que celle de groupements de producteurs (APC, SPI, UPF, AFPF) sans oublier celle du Medef.
Les opposants reprochent à cette convention de mettre en danger des dizaines de films français parmi les plus vulnérables. Même la dérogation (limitée à cinq ans) que prévoit le texte pour les films à moins de 2,5 millions d’euros, n’est pas de nature à rassurer les projets à petit budget, réalisés avec des accords de tournage à des tarifs inférieurs aux minima de 10% à 40%. Les opposants au texte estiment qu’une moyenne de soixante films par an sont menacés et que la délocalisation des tournages hors de France pourrait s’accélérer.
A l'initiative du Syndicat des producteurs indépendants, une pétition circule pour demander une consultation et un nouveau texte : «Grâce à un système exceptionnel, nous avons construit au fil des années une cinématographie forte, indépendante et créative. Sa préservation et son développement futur sont un enjeu culturel et économique de toute première importance. C'est