Danielle dit : «J'ai rencontré une femme magnifique, qui m'a prise dans ses bras et qui a fait de moi une femme.» Danielle répète : «J'ai rencontré une femme magnifique, qui m'a prise dans ses bras et qui a fait de moi une femme.» Elle le redit et poursuit : «On m'a donné une cannette de Coca, et j'ai pu y aller.» Aller où ? Ce n'est pas très clair. Depuis, Danielle écoute la musique du film, la nuit, «dans un petit transistor» qu'elle cache sous ses draps. «Alléluia, alléluia, alléluia !» Danielle est euphorique. Le tournage est encore en elle. Elle raconte sa rencontre avec le cinéaste Bruno Dumont : «Il m'a dit que j'avais un bon profil. Un profil de cinéma.» Autour d'elle, un attroupement se forme. «Vous voulez un autographe ?» Elle fait les présentations : «Ma meilleure amie.» Et confie : «On m'a un peu coupé les cheveux, j'ai eu une coupe qui ne m'a rien coûté. Ensuite, après le film, j'ai eu envie de me faire une petite teinture. Vous avez vu : je suis rousse.»

Comme Alexandra, Rachel, Myriam, Florence, Carmen et bien d'autres «pensionnaires» ou personnels de l'association Saint-Paul de Mausole où a été tourné Camille Claudel 1915, Danielle a été choisie par Bruno Dumont pour «jouer». Jouer ? Ce n'est pas certain, si le verbe signifie «composer». Pour autant, Danielle ne coïncide pas exactement avec son personnage. Contrairement à lui, elle ne délire pas. Ce qu'e