Un parfum de veillée d'armes flotte sur le cinéma français. Avant l'entrée en vigueur de l'extension de la convention collective, en juillet, partisans et opposants se livrent bataille à coups de communiqués cinglants, de pétitions et d'appels à la mobilisation générale, voire à l'arbitrage du président de la République. Certains engagent leur nom et leur réputation, d'autres en appellent aux intérêts supérieurs de l'exception culturelle, et le ton monte. Si le principe même de l'extension ne semble plus faire de doute, son application inquiète au plus haut point une majorité de producteurs indépendants français. Le risque, disent-ils, est considérable de voir 40, 50 ou 70 films fragiles rayés de la carte dans les années qui viennent si la profession applique à la lettre les tarifs syndicaux de cette extension. «Caricatural», répondent les partisans de la convention (parmi lesquels la CGT mais aussi l'API regroupant les groupes les plus puissants de France, Gaumont, Pathé, UGC, MK2…), qui dénoncent un sous-financement chronique des films dont les victimes seraient systématiquement les techniciens qui se considèrent comme la «variable d'ajustement du cinéma français». De plus, ajoutent ces mêmes partisans, la commission paritaire, qui attribuera des dérogations aux films à petit budget (moins de 2,5 millions d'euros pour les fictions et moins de 1,5 million pour les documentaires) pendant les cinq prochaines années, permettra de réfléchir à une refonte du système de
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convention collective : OK querelles
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par Bruno Icher
publié le 16 avril 2013 à 19h07
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