Dans les grands yeux de Richard se reflètent le bleu tourmenté des vagues qu'il n'hésite pas à affronter à la nage, et le gris du ciel bas et lourd qui pèse sur l'Irlande. Mais on ne lira pas grand-chose de plus dans ce regard impénétrable. Tout le monde croit connaître Richard. C'est un beau gosse bien sage et bien propre sur lui, entraîné depuis toujours par son père «à être un gagnant». Capitaine de l'équipe de rugby locale, admis en droit à l'université, il est aussi brillant que sympathique. Ami avec tous et proche de chacun, il protège les plus jeunes, secourt les filles en détresse et rassure les parents inquiets. Il se dégote même une adorable girlfriend qui ne peut que constater l'évidence : «Tu as tout prévu.» Bref, tout est sous contrôle, jusqu'à ce qu'il commette l'irréparable.
Nombril. Une bagarre, un coup de grâce porté au visage et une mort sur la conscience. On voit alors imploser le petit monde parfait qui s'était construit autour de son nombril. Soudain, les amis désertent, la famille doute, la copine s'éloigne. Richard perd tout contrôle de la situation, et oscille entre culpabilité, incompréhension et étonnement. Mais surtout, il rêve naïvement d'un retour en arrière.
What Richard Did a des allures de film social. Il dresse le portrait de l'upper middle class irlandaise élevée à la Guinness et aux chants traditionnels, qui fréquente les écoles privées, joue au rugby et part e