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Libération
Critique

«3», l’ivraie de famille

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Aigre-doux. Comédie uruguayenne familiale et grinçante sur fond de crise d’ados.
(Photo DR )
publié le 23 avril 2013 à 19h16

Montevideo, capitale de l'Uruguay, entretient la réputation de métropole la plus bourgeoise et la plus sûre du continent sud-américain. Peut-être est-ce pour cela que l'on s'y morfond et s'y emmerde si sèchement, ou alors tout du moins qu'en propagent cette légende grise les rares cartes postales filmées qui nous en parviennent. En guise de hérauts à cette cinématographie à l'efflorescence réelle quoique discrète depuis l'essor du numérique, il y eut d'abord les deux longs métrages coréalisés au début des années 2000 par Pablo Stoll Ward et Juan Pablo Rebella, alors jeune duo presque trentenaire, fans de Chris Ware et des Simpsons.

D'abord les charmes lo-fi de 25 Watts, comédie du désœuvrement postado qui relatait l'existence de trois représentants montévidéens de l'internationale slacker, tout en flottements jarmushiens. Puis, la loufoquerie un rien contrefaite de Whisky, satire sentimentale morose aux vignettes infusées de bande dessinée et d'absurde scandinave, autour d'un trio de quinquas aux aspirations en berne, sur fond de fabrique de chaussettes.

En 2006, le tandem fut démembré par le suicide de Rebella, et avec 3, chronique d'une famille singulière, Pablo Stoll Ward signait sa première fiction en solitaire. Celui-ci aura beau rappeler que le scénario en avait été ébauché avant la mort de son compère, il serait impossible de ne pas relever combien le principe même de séparation sous-tend tous les enjeux de ce conte familial aigre-dou