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Libération
Critique

L’enclume des jours de Gondry

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Artifice. Adaptation du roman de Vian version pétard mouillé.
Gondry ne franchit pas l'écueil des jours. (Photo DR )
publié le 23 avril 2013 à 19h16
(mis à jour le 24 avril 2013 à 10h13)

Est-ce qu'on a envie aujourd'hui, là, maintenant, tout de suite, de voir une adaptation de l'Ecume des jours, de Boris Vian, par Michel Gondry ? Peut-être mais alors à quelles conditions ? C'est ce que l'on se dit en assistant avec un ennui a priori inexplicable au feu d'artifice de créativité du cinéaste français qui allume toutes les mèches visuelles possibles à partir des réserves de métaphores du texte original. Quelque chose pourtant d'entrée de jeu cloche dans le staccato un rien forcé de la mise en place des personnages, du décor et du récit.

L’histoire de la rencontre du dandy à l’aise Colin et de la pétillante Chloé, comment ils se marient et se disloquent très vite face à la maladie de la jeune femme qui a un nénuphar dans le poumon, est connue. Mais si Gondry trouve des traductions bricolées aux images de Vian, s’il sature chaque plan d’idées, d’astuces, de surprises, de gadgets et de changements d’échelle, il ne peut jamais surmonter l’écueil d’un casting problématique. Qui, à quel moment, a décidé d’embaucher Romain Duris, Audrey Tautou, Omar Sy, Gad Elmaleh, Alain Chabat ou Philippe Torreton, sans jamais tirer la sonnette d’alarme du plateau-repas indigeste ?

Le règne des agents sur le cinéma français, qui était le sous-texte de la polémique lancé en début d'année par Vincent Maraval, s'illustre ici dans le blindage absurde du moindre recoin du film par des têtes d'affiche que plus grand monde n'a spécialement envie de voir en peinture. Duris est un s