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Critique

«Paradis : foi» : le péché original de Seidl

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Clinique. L’Autrichien Ulrich Seidl clôture son triptyque paradisiaque avec «Foi» et «Espoir».
Obésité et crucifix au menu. (Photo DR. )
publié le 23 avril 2013 à 19h06

Commençons par autre chose. Dans leur dernier numéro, les Cahiers du cinéma proposent un dossier en forme de manifeste sur les jeunes cinéastes français. Une grande vitalité émane de ces pages et de leur optimisme volontaire, où le rédacteur en chef de la revue en appelle notamment au lyrisme, sujet sur lequel on a envie de lui donner entièrement raison : le cinéma français souffre certainement d'une sorte d'inhibition formelle dont on peut faire remonter la cause à son handicap lyrique historique. C'est un peu comme si son seul vrai avantage compétitif, son chic cérébral, se payait d'une forme de timidité (ou de fausse pudeur) à l'image. Cela étant, personne ne peut souhaiter qu'une norme en remplace une autre, et le dossier des Cahiers ne tombe pas dans ce piège non plus. Ce dont a le plus besoin le cinéma, français comme mondial, ce n'est pas d'un nouveau conformisme, c'est de davantage de diversité.

Dégoût. Ulrich Seidl n'est ni français ni lyrique, mais son cinéma continue de poser un curieux problème à la critique, très divisée sur son cas. Après Paradis : amour, sa trilogie sur l'Eden arrive à son terme avec la sortie conjointe des deux derniers volets, Paradis : foi et Paradis : espoir. Au-delà du petit exploit de production et de réalisation que cela représente, Seidl a réussi le joli tour de fo