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Libération
Interview

Cinéma : le festival tient le beau rôle

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(M. Borzakiann Chôros, 2013)
publié le 26 avril 2013 à 19h06
(mis à jour le 29 avril 2013 à 10h35)

Manouk Borzakian est géographe, chercheur au laboratoire Chôros de l’Ecole polytechnique de Lausanne. Il s’intéresse à la dimension spatiale des pratiques culturelles et travaille également sur la métropolisation, à travers le cas de Genève. Alors que s’achève le festival de Tribeca, imaginé par Robert De Niro au lendemain des attentats du 11 Septembre, afin de revitaliser le sud de Manhattan, il examine ici la relation entre un festival et un lieu.

Quel serait le site idéal pour un festival de cinéma ?

Aujourd'hui, il n'y a probablement pas de bon ni de mauvais site, si l'on exclut la nécessité de disposer d'infrastructures adéquates - hôtels et, évidemment, salles de projection. Toutefois, la question avait un sens si l'on remonte aux origines du phénomène des festivals, d'abord dédiés à la musique dès le XIXe siècle. Il s'agissait alors d'attirer un public très restreint, amateur de musique classique, dans un lieu capable, par son prestige, de participer à l'entreprise de distinction dont relevait le festival. Les villes touristiques et thermales se trouvaient donc en première ligne.

Les premiers festivals de cinéma jouent un rôle de vitrine pour les pays organisateurs : l’Italie, la France, la Tchécoslovaquie cherchent à mettre en avant leur production culturelle. Là encore, des hauts lieux touristiques comme Venise et Karlovy Vary font parfaitement l’affaire. Au contraire, depuis quelques décennies, ce n’est plus tant l’attractivité du site qui favorise la création d’un festival. Celle-ci s’intègre plutôt dans une