Dans Jacky au royaume des filles, son prochain film, les hommes sont voilés, les femmes ont le pouvoir. Et Jacky est un souffre-douleur. Vincent Lacoste incarne ce nouveau Cendrillon dans un monde dominé par les femmes imaginé par Riad Sattouf. En ce jour de mars, l'acteur a tombé le hijab et regarde les Parisiens passer devant lui d'un air placide et légèrement désabusé.
Assis à la terrasse d'un café de l'avenue Parmentier, il commande un cheeseburger et un Coca zero. Boucles brunes, tout de noir et de bleu marine vêtu, avec pull Saint James «qui gratte», Vincent Lacoste, bientôt 20 ans, a cette allure dégingandée mi-ado mi-jeune homme qui ne fait jamais de sport. Il fume une cigarette et avoue que quand il ne tourne pas il «s'ennuie, tout simplement».
Le cinéma a fait irruption dans sa vie par la cantine du collège, quand il vivait dans le XVIIe arrondissement. A la veille de son brevet, on lui a tendu une invitation pour un casting où il ne voulait pas aller. Il a fini par s'y rendre en traînant des pieds, sans imaginer qu'il obtiendrait le premier rôle des Beaux gosses, film générationnel le replongeant dans un monde qu'il s'apprêtait à quitter.
Jouer un malhabile embarrassé par ses hormones ne l'inquiétait pas. Vincent Lacoste n'est pas du genre à se prendre pour un paon qui fait la roue. «Oh non, tout le monde est moche au collège, faut le dire. Ceux qui ne sont pas moches ne seront que meilleurs après. ça ne peut que s'arranger. T'as des bo