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Libération
Interview

«Une partie des films sélectionnés sont des petits gabarits»

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Présents sur la Croisette , six réalisateurs français, novices ou confirmés, racontent les aléas de leur dernière production.
«Nos héros sont morts ce soir», de David Perrault: «Si un film ne correspond pas à certains critères, par exemple parce qu'il est en noir et blanc, il rencontre une certaine méfiance». (Photo DR )
publié le 14 mai 2013 à 22h35

Arnaud Des Pallières

Michael Kohlaas (5e long métrage, sélection officielle)

«Michael Kohlhaas n'a pas été difficile à "monter" financièrement dans l'absolu. Tout le monde est venu sur la lecture du scénario (CNC, 3 chaînes de télé…), mais à chaque fois sur un montant plus bas que celui que nous aurions souhaité. Le producteur Serge Lalou (les Films d'ici) a trouvé 3,6 millions d'euros. Les ennuis ont commencé quand il s'est rendu compte que le film lui en coûtait en réalité 5,1 millions. Un gouffre financier. Dès la première semaine de tournage, il est venu me dire que le film pouvait s'arrêter d'un jour à l'autre, et il continue aujourd'hui à se battre afin que sa société ne mette pas la clé sous la porte. Serge n'a d'ailleurs pas eu d'autre solution que de demander à Mads Mikkelsen de faire un geste, en acceptant une baisse de son cachet. Ce film, estimé par le CNC à hauteur de 10 ou 11 millions de budget, représente donc dans le couple que nous formons cinéaste-producteur avec Serge Lalou un point limite d'équilibre. Je n'aurai pas accès au long métrage de fiction si le système de l'intermittence tel qu'il existe est remis en cause ni si la nouvelle convention collective telle qu'elle a été pensée par les grands groupes devait être adoptée. Je n'ai pas de marge de manœuvre. Ce qu'on va perdre c'est de la souplesse. Ce dont les faibles ont besoin pour affronter les puissants, c'est de soup