Il suffit de taper «Ari Folman, The Congress» sur Google pour voir surgir un tas d'images soi-disant extraites du nouveau film d'animation de l'auteur de Valse avec Bachir. Des photos qui ne correspondent pas du tout au style visuel du Congrès. On comprend que sur les presque cinq ans de production, apparemment très compliquée, de cette adaptation libre du Congrès de futurologie, roman de Stanislas Lem, le cap esthétique a pris un virage complet.
Folman a cherché à rompre avec l'approche réaliste de Bachir pour emprunter aux dessins naïfs, schématiques et grotesques des cartoons des frères Fleischer (Betty Boop, Popeye…), faisant travailler des animateurs de différents studios qu'il a contraints de renouer avec des techniques artisanales.
Un pacte faustien
Ce coup de force formel risque de surprendre tant il ne correspond pas, dans sa rétromanie même, à l’idée que l’on se fait d’un futur devenu entièrement illusoire et hallucinogène. En 1971, la dystopie de Lem était une satire du totalitarisme s’inspirant de la machine à mensonges russe et chinoise. Folman l’acclimate sous nos latitudes, dans un monde démocratique mais avalé par l’idéologie de la dématérialisation et du divertissement.
Le pitch est amusant. Robin Wright, 44 ans, actrice à la carrière sur le déclin, accepte un dernier contrat : elle va être scannée et la Miramount-Nagasaki pourra user à sa guise de son avatar numérique contre rétributions. La femme, elle, doit disparaître - ce qu’elle