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Cannes

«Fruitvale Station» en rédemption préventive

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Bavure. Ryan Coogler charge la barque mélo dans son évocation du meurtre d’un jeune Noir par un policier.
publié le 17 mai 2013 à 22h12

Il est possible que le public non américain n’ait jamais entendu parler d’Oscar Grant. Ce jeune homme - noir - a été abattu par un policier - blanc - sur le quai de Fruitvale Station, la nuit du jour de l’an 2009, après un incident dans le train qui le ramenait de San Francisco à Oakland.

Plusieurs passagers ont filmé la scène avec leur portable, coup de feu compris, et la diffusion de ces images sur le Net, dans les jours qui ont suivi, ont déclenché de violentes protestations et des émeutes. A l’image de celles qui avaient secoué Los Angeles, en 1992, après l’acquittement des policiers qui avaient passé à tabac Rodney King.

A l’évidence, Oscar Grant ne devait pas mourir cette nuit-là. Il n’y avait aucune raison pour que son nom ne vienne grossir la liste des victimes des préjugés et des méthodes policières musclées et de la paranoïa liée à la délinquance. Ni son passé de petit dealer qui l’avait conduit en prison ni l’amitié qu’il continuait à porter à ses copains de gang, et encore moins la bagarre dans le train, incident mineur qui constitue pourtant le point de départ du drame.

Or, c'est probablement la synthèse de ces éléments qui a conduit Oscar à devenir la victime potentielle d'une telle bavure. Comme Rodney King ou comme, plus récemment, Trayvon Martin, adolescent abattu en avril 2012 en Floride par un voisin qui percevait «une menace» chez ce garçon portant un sweat-shirt à capuche relevée.

L’injustice de l’affaire Oscar Grant, comme dans les autres cas, est