Avec plus de cent extraits de films et autant de documents de tournages, interviews, extraits sonores et pochettes de disques, l'exposition «Musique et Cinéma», signée N.T. Binh, est sans doute la plus ambitieuse que la Cité de la Musique ait jamais présentée. Non pas que faire le tour de l'œuvre de Chopin ou de celle de Miles Davis fût aisé, mais il s'agit là de couvrir quasiment toute l'histoire du 7e Art, depuis qu'il a incorporé le son et la musique à son langage.
Que seraient Il était une fois dans l'Ouest sans le thème à l'harmonica d'Ennio Morricone, Psychose d'Alfred Hitchcock sans les cordes crissantes de Bernard Herrmann, ou 2001, l'Odyssée de l'espace sans le Beau Danube bleu de Johann Strauss et Ainsi parlait Zarathoustra de son homonyme Richard ? Sur Internet, certains se sont amusés à coller la musique composée par Alex North pour ce film et rejetée par Kubrick. L'effet est saisissant : la musique de North semble terriblement datée et le film perd toute sa puissance métaphysique. Est-ce à dire que la musique de film est un genre mineur ? Lorsqu'un Pierre Boulez veut ridiculiser un opéra de John Adams, il dit que c'est de la «musique de film».
Interrogé par le magazine Classica sur le fait qu'il écoute ou non de la musique classique, John Williams, compositeur fétiche de Spielberg a répondu : «Non, car si je me mets à écouter Haydn ou Brahms, je réalise tout de suite que c'est b