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«Le Géant égoïste» et les durs à cuivre

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Festival de Cannes 2013dossier
UK. Clio Barnard signe un conte à la Dickens mettant des ados aux prises avec un ferrailleur tyrannique.
publié le 17 mai 2013 à 21h16

On ne peut pas dire que le prolétariat anglais soit une complète inconnue pour les amateurs de cinéma nourris aux films de Ken Loach, Stephen Frears ou Alan Clarke. Cette longue et abondante lignée, loin de ternir l’éclat du premier long métrage de fiction de Clio Barnard, en souligne presque mieux la pertinence et le charme.

Son Géant égoïste est le récit d'une amitié entre deux ados des Midlands. Le plus costaud, Swifty, dents en avant et joues rebondies, est l'un des nombreux enfants d'un couple de «gypsies» sédentaires, population aussi méprisée en Grande-Bretagne que peuvent l'être les gitans en France. Le père est une brute avinée, la mère, une pauvre chose docile, et toute la famille vit dans une masure quasi vide, les meubles étant vendus peu à peu pour régler les factures.

Ordurier. L'autre ado, Arbor, est un petit blond famélique, vivant dans un confort comparable, entre un grand frère camé et une mère qui a renoncé à mettre de l'ordre dans sa vie. Pour couronner le tout, Arbor souffre d'un trouble du comportement, entre hyperactivité et forme légère de Gilles de la Tourette. Conséquence : il n'a peur de rien ni de personne et fait étalage d'une maîtrise parfaite du vocabulaire ordurier. Deux qualités primordiales pour survivre dans cet environnement. Fichus à la porte de l'école, les gamins jouent aux adultes en vendant au ferrailleur local des câbles en cuivre qu'ils chapardent. L'aventure peut commencer.

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