Parmi les traditions cannoises discutables, à part le bilan à mi-parcours du début de la fin rode toujours le spectre de la «thématique» de la cuvée. Nous avons déjà épuisé les années précédentes : «la violence à l'écran» et son éventuelle influence néfaste sur le jeune public, «la fin du monde» à base de météorites et de prédictions mayas, «les femmes» et leurs maltraitances, «le retour du social» et de sa vieille copine «la politique» sans oublier, bien entendu «la MORT». Cette année, nous en sommes revenus à plus de mesure avec, d'une part «le sexe», parfois explicite et à bite que veux-tu (cf. l'Inconnu du lac, d'Alain Guiraudie), et surtout «le sacrifice des gentils animaux mignons». A l'heure où nous rédigeons ces lignes, ont déjà été martyrisés à l'écran des poussins (dans Ilo Ilo, de Anthony Chen), un chiot (Heli, d'Amat Escalante) et un petit chat (Inside Llewyn Davis des frères Coen) sans même parler d'une grosse baleine échouée (For Those in Peril de Paul Wright). Rien n'exclut qu'avant la fin du festival on égorge une vache (même sacrée), on éviscère un zèbre, voire - pour une grosse production - on sodomise un mammouth en attendant l'épilation en masse d'autruches qu'a dû nécessiter la facture des costumes du très attendu Behind the Candelabras, biopic par Steven Soderbergh du regrettable autant que regretté Liberace.<
Cannes
Bêtes au cirage
Article réservé aux abonnés
Festival de Cannes 2013dossier
Dossiers liés
par Bruno Icher
publié le 19 mai 2013 à 21h36
Dans la même rubrique