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«In Peril», récif initiatique

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Festival de Cannes 2013dossier
Baleine. Seul rescapé d’un naufrage, Aaron se débat avec le fantôme de son frère disparu.
publié le 19 mai 2013 à 21h36

La Semaine de la critique dans sa sélection ramassée de onze films a singularisé deux premiers films. Bien vu. Car après Salvo de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza ( Libération du 17 mai), la bonne pioche redouble d'intensité avec For Those in Peril du Britannique Paul Wright. Qui narre la survie d'un jeune homme, Aaron, dont on fait connaissance flottant entre deux eaux. Il est le seul rescapé d'un naufrage qui a vu périr noyés tous les marins d'un bateau de pêche, dont son frère aîné. Le récit est celui de son traumatisme, de sa culpabilité d'avoir survécu, de sa marginalité d'avant la tragédie qui ne fait que s'aggraver après, les habitants du petit port de pêche écossais où il habite avec sa mère l'accablant du reproche invivable d'être vivant.

Impeccable chronique d'une adolescence fracassée. Mais pas seulement. For Those in Peril est un film gorgé de cinéma, c'est-à-dire de plans utiles pour comprendre et d'images d'une magnifique inutilité pour rêver, divaguer. Ainsi du spectre du frère d'Aaron qui répond présent à l'appel du survivant par des inserts de vrais faux films de famille cadrant les deux frangins, enfants et heureux.

Monde salopé. De même pour les images floutées ou distordues qui, sur les murs de sa chambre, sont comme la projection en horrorama du trouble mental où