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Cannes

Kore-Eda à tomber pater

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Les critiques du Festival de Cannes 2013dossier
ADN. «Tel père, tel  fils», ou le désarroi d’un «salaryman» obligé de changer d’enfant.
publié le 19 mai 2013 à 21h36

En 1988, la France se tient les côtes devant La vie est un long fleuve tranquille et le choc des cultures entre la tribu beauf des Groseille et le style coincé des bourgeois Le Quesnoy, contraints de se fréquenter après avoir découverts qu'on avait échangé leurs derniers rejetons à la maternité. Etienne Chatiliez, venu de la pub, pratiquait l'échantillonnage social comme personne et, avec lui, les clichés pouvaient avoir d'autant plus la vie dure qu'il avait travaillé à les rendre marrants et inoffensifs.

La situation de fond de Tel père, tel fils (Soshite Chichi ni Naru en VO) est exactement la même. Ryoata (la star pop Masaharu Fukuyama) est un brillant architecte qui partage une existence aisée avec son épouse, Midori, et leur fils de 6 ans, le sage Keita. Ils sont convoqués à la maternité où on leur annonce que leur enfant n'est probablement pas le leur, qu'il a été échangé avec celui d'un autre couple. Quelques jours plus tard, une fois l'information confirmée par des tests ADN, Ryoata et Midori rencontrent Yudai et Yukari, les parents naturels de Keita, qui vivent chichement dans une boutique de banlieue où le mari fait le bidouilleur-électricien un peu cossard. Ils ont trois enfants, dont l'alter ego de Keita, Ryusei, 6 ans lui aussi, gamin décontracté et joueur. Sur le visage de Ryoata, homme toujours tiré à quatre épingles, de style réservé et hautain, on voit passer l'ombre du dégoût devant ceux qui depuis le début élèvent cet enfant qui e