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Libération
Cannes

Rebecca Zlotowski, centrale atonique

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Festival de Cannes 2013dossier
Cœurs. Pâle triangle amoureux en combinaison de survie dans «Grand Central».
publié le 19 mai 2013 à 21h36

Après avoir twisté le film d'apprentissage teen d'une lampée d'huile à moteur dans Belle Epine, Rebecca Zlotowski affirme plus distinctement encore dans Grand Central son ambition de tordre, plutôt qu'essayer de la contourner, l'espèce de fatalité canonique qui préside aux sujets de ce cinéma d'auteur qui vise le milieu en pendulant entre Pialat et Truffaut. Ici, la cinéaste aiguise un autre canevas usé, le conte cruel triangulo-amoureux, qu'elle abrite à l'ombre des cheminées d'une centrale nucléaire, comme pour mieux le surinvestir de métaphores contaminatoires. C'est là que vaquent ses personnages, y suspendant indiscernablement leurs vies en même temps que la pérennité de leurs emplois à la toxicité journalière et l'oracle du dosimètre.

Sur le bas côté des chemins qui relient l'usine et le camping où tous résident, Gary (Tahar Rahim) noue sous le regard des autres une passion avec Karole (Léa Seydoux), bien que celle-ci vive avec un brave type qu'elle aime aussi et entend épouser (Denis Ménochet).

La symbolique ogivale de ce bizarre love triangle, dont les protagonistes œuvrent toute la journée surarnachés de combis et masques pour mieux s’arracher mutuellement le slip à la nuit tombée, n’est pas mince. Pourtant, chacun des acteurs la porte avec une brilla