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Libération
Cannes

«Borgman», squatte toujours

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Grand blond. Un intrus fait voler une famille en éclats. Chronique acide du Néerlandais Van Wardermam.
(Photo DR)
publié le 20 mai 2013 à 22h06
(mis à jour le 21 mai 2013 à 10h27)

C'est un film de genre. Mais un drôle de genre qui consiste à allumer les lumières de certains classiques de l'horreur (la Nuit des morts-vivants, Vendredi 13, voire le Harry de Dominik Moll) pour aussitôt les éteindre à grandes saucées d'humour, procédé mieux connu sous le nom de distanciation.

Tronçonnage. Or donc : un couple de jeunes bourgeois néerlandais et leurs trois enfants merveilleusement blonds prospèrent dans une jolie villa moderne, meublée au minimum par les frères Bouroullec. Seul léger problème, la proximité de la résidence avec une sombre forêt d'où va surgir un curieux visiteur. Un certain Camiel Borgman, qui cumule plusieurs symptômes inquiétants : un faux air de Pierre Richard, une drôle d'odeur (rien qu'à voir ses yeux, on sait qu'il pue des pieds) et, surtout, une capacité à s'incruster dans la petite famille, rapport à ses supposés talents de jardinier et autres bricoles dont un don d'ubiquité. D'autres amis de Camiel vont le rejoindre pour paysager à leur façon le jardin des rupins : tronçonnage des arbres et massacre à la pelleteuse de la pièce d'eau.

Mais le bon esprit du film n'est pas que comique. Sans aller jusqu'à l'hypothèse d'un Haneke comique (Funny Games sous protoxyde d'azote), il rôde cependant dans ce récit d'une éradication de la connerie un propos nettement plus politisé. La scène d'exposition présente les squatteurs paranormaux comme autant de SDF contraints de vivre sous t