Dans son parti pris radical, AS I LAY DIYING (Un certain regard), de James Franco (lire aussi page 26), a quelque chose de touchant. L'acteur-réalisateur adapte Tandis que j'agonise de Faulkner en utilisant presque systématiquement (à vue de nez les trois cinquièmes du film) le procédé du split-screen. Intrigant dans un premier temps, fatigant dans un second, exaspérant dans un troisième, l'effet engloutit tout sur son passage, abandonnant les personnages au statut de figurants. Pour le reste, l'adaptation suit le texte au plus près, produisant un road movie au ralenti de cette famille de bouseux sudistes entreprenant un voyage calamiteux en carriole pour porter en terre le cercueil, bricolé par l'un des fils, de la mère, qui pourrit. Dernier handicap, le père bigot qui, dans le roman, ne pense qu'à un dentier qu'il veut s'offrir, est ici campé par Tim Blake Nelson, affublé d'une prothèse de chicots qui lui interdit de prononcer un mot de manière intelligible. Ce qui n'aide pas. A la Quinzaine, respectant une thema «aquatique» faisant écho au déluge local, L'ÉTÉ DES POISSONS VOLANTS, de la Chilienne Marcela Said, évoque les états d'âme d'une jeune fille qui passe un été pourri dans la maison de son père. Outre la pluie, les ennuis de la gamine commencent quand elle comprend que son père, propriétaire foncier qui exploite sans vergogne les Indiens Mapuche, est un sale type dont l'obsession consiste à éradiquer les carpes qui
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publié le 20 mai 2013 à 22h16
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