Quelle surprise : les gens ont envie de rire ; ils aiment ça ! On pouvait encore vérifier ce goût vieux comme le monde, hier à la Quinzaine des réalisateurs, où les Garçons et Guillaume, à table ! a soulevé l'enthousiasme hilare de la salle et recueilli, sous la forme d'une ovation, cette gratitude unique que nous, genre humain, savons manifester à ceux qui nous font bien marrer.
Premier film du charismatique et exorbitant acteur Guillaume Gallienne, les Garçons… reprend l'exacte matière d'un spectacle qu'il a écrit lui-même et copieusement joué, mais qu'il a fait bien mieux que transposer. Avant d'en arriver à la réussite proprement comique du film, c'est d'abord cette bonne surprise que l'on voudrait souligner : avec une appétence qui fait plaisir à voir, Gallienne empoigne sans mollir le volant de la machine cinéma, appuie sur tous ses klaxons et en pelote toutes les manettes. Tant de fantaisie atteste qu'il fait le cinéaste sérieusement, donc, mais évidemment sans se prendre au sérieux, puisque la sorte d'autobiographie qu'il nous livre est avant tout un monumental exercice d'autodérision.
Triangulation. L'argument paradoxal des Garçons… tout entier dans son titre : comment un jeune homme de bonne famille bourgeoise, excentrique et cultivée, va-t-il s'y prendre pour négocier la place du fils un peu spécial et probablement homosexuel que tout le monde, sans le consulter, semble lui avoir assignée ? Va-t-il l'a