D'une pierre deux coups : après la découverte des Rencontres d'après minuit, premier long métrage de Yann Gonzalez, non seulement la caméra d'or compte un prétendant supplémentaire aussi excentrique que sérieux, mais la Queer Palm voit aussi surgir un concurrent accompli à l'Inconnu du lac, d'Alain Guiraudie. Bien sûr, ce ne sont que vaines conjectures à l'échelle des micro-événements cannois, et on espère que cette découverte de la Semaine de la critique connaîtra, bien au-delà des Alpes-Maritimes, la gloire et la renommée qu'elle mérite - avec ou sans récompenses. Mais ces rumeurs sont aussi un indice du petit choc électrifiant qu'a constitué hier la projection des Rencontres d'après minuit,dans la salle Buñuel, ce qui ne saurait être tout à fait un hasard. Buñuel est en effet le premier fantôme auquel on songe lorsque commence à se mettre en place la très étrange cérémonie où nous engage le film.
Scherzo. Un jeune couple, beau, sensuel, éthéré s'apprête à recevoir les convives d'une partouze en compagnie de leur gouvernante travestie. Arrivent successivement la Chienne, l'Etalon, l'Adolescent, puis la Star. Jamais l'orgie ne commencera vraiment, mais chacun des archétypes, entre Ange exterminateur et Charme discret, profitera de l'occasion pour faire valoir un reflet de sa vie, donner une clé de so