En français, un dicton prétend que «Nous sommes ce que nous mangeons». Il conviendrait parfaitement au dernier film de Jim Mickle, dont le titre, We Are What We Are («Nous sommes ce que nous sommes»), s'applique à une famille anthropophage du nord-est des Etats-Unis.
Sanglant. Mené par un père fondamentaliste à la fois épuisé par la maladie et dangereusement fou, le clan Parker, dont la mère meurt au début du film, reproduit chaque année un rituel cannibale ancestral au nom de sa religion. Le film nous arrime plus particulièrement au sort des deux filles Parker, fraîches adolescentes rongées par le mal, et de leur frère plus jeune, qui vont converger pour en finir avec cette épouvante.
We Are What We Are est le lointain remake d'un film mexicain présenté par Jorge Michel Grau à cette même Quinzaine voici à peine deux ans, Ne nous jugez pas. Il n'en reprend que le schéma sanglant de base : pourquoi, comment, dans quelles circonstances une famille cannibale pourrait exister aujourd'hui ? Jim Mickle et son scénariste, Nick Damici, ont déplacé, modifié et parfois oublié tout le reste. Le registre esthétique emprunté est peut-être ce qui fait le plus de tort à ce projet : malgré la crudité du sujet et de certains plans, le cinéma de Jim Mickle semble terriblement cérémonieux et empesé.
Contresens. La bonne idée d'avoir placé tout le film sous le signe d'un déluge de pluies