Le Festival est suffisamment avancé pour qu'on épargne au lecteur une thèse de troisième cycle sur le thème «autofiction et cinéma». Le cas d'école du jour est pourtant des plus juteux puisqu'il s'agit d'Un château en Italie, de Valeria Bruni Tedeschi, qui, après Il est plus facile pour un chameau… (2003) et Actrices (2007), poursuit une entreprise autobiographique où elle apparaît comme une personne largement dysfonctionelle évoluant dans un milieu familial et professionnel relativement peu équilibrant (pour rester sobre).
Cette fois, elle joue Louise, une actrice qui a pris du recul, et qui rejoint au début du film la grande demeure de ses parents dans le Piémont italien, le «château» du titre. Là, elle retrouve sa mère et son frère Ludovic, dont on apprendra plus tard qu’il est malade du sida. Il est question de vendre la noble maison devenue trop coûteuse (10 000 euros d’entretien par mois) ou au moins de la transformer en musée. Ludovic est le plus réticent, par fidélité à la mémoire du père disparu, l’entrepreneur verni qui a bâti leur fortune.
Houleux. De retour à Paris, Louise tombe sur un jeune acteur ténébreux, Nathan, qui la drague. Elle succombe vite mais réclame tout aussi rapidement un engagement sérieux de ce soupirant évasif sur ses projets. Elle est une dame (44 ans) et elle voudrait un enfant. Le cheminement houleux en direction d'une fécondation in vitro et l'inexorable déclin du frère forment