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Libération
Cannes

«Liberace», show farci

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Ananas. Steven Soderbergh déflore la vie de l’idole seventies de Las Vegas et exhibe la beauté monstre de l’Amérique.
Douglas et Damon, piano et pédales forte. (Photo HBO)
publié le 21 mai 2013 à 21h46
(mis à jour le 22 mai 2013 à 10h06)

Le nom de Liberace et ce qu'il incarne dans la psyché américaine n'ont pas d'équivalent dans la culture populaire française, même à imaginer que Richard Clayderman et Zaza Napoli se soient mis à la colle et reproduit sous le parrainage british d'Elton John.

La vision cannoise du film biographique que Steven Soderbergh lui a consacré a donc souffert de ce déficit de références et d'allusions qui avaient l'air de résonner comme des évidences aux oreilles des critiques d'outre-Atlantique qui ne ménagèrent ni leurs gloussements suraigus ni leurs forts éclats de rire. Reste que pour les malheureux qui, a priori, ignoraient tout de celui qui fut la diva assoluta du Las Vegas des années 70-80, Ma vie avec Liberace (Behind the Candelabra) fait office à la fois de séance de rattrapage et de pense-bête. Ecce homo. Très homo. Le prototype de la folle à piano qui, à grands renforts de plumes dans le cul, a enchanté des générations de mémères américaines et de pédés à leur mémère. Un type qui, comme il est rappelé à la volée d'une des nombreuses répliques hilarantes du film, a renfloué à lui seul l'industrie autrichienne du strass.

Baldaquin. L'excellent parti pris de Soderbergh n'est pas seulement d'en rire, mais de déchirer le rideau de dentelle pour regarder ce qu'il voilait. Toute une époque assurément où une mégastar, qui fut un temps la