Ça a commencé par un quiproquo. Après le message d’une attachée de presse donnant rendez-vous au Majestic, voilà que l’on se retrouve à errer dans le hall de l’hôtel de la Croisette, surpris d’interviewer ici un acteur à l’affiche de films aux budgets riquiqui. Après un coup de fil, il s’avère que le lieu de rendez-vous est le Petit Majestic, rade autrement plus sympathique du centre-ville.
Une petite course à pied dans les rues, et voilà que l'on se retrouve face à Vincent Macaigne, cheveux longs, ronde silhouette et tempérament truculent. Il souffre d'une gueule de bois monumentale, a fait la fête la nuit précédente pour le film de Justine Triet, la Bataille de Solférino, l'un de ses trois présentés à Cannes avec la Fille du 14 juillet, d'Antonin Peretjatko, et 2 automnes 3 hivers, de Sébastien Betbeder.
Eparpillé. Pas de press junkets, ni d'agents qui rodent, évidemment. Mais, mine de rien, le garçon, 34 ans, est l'une des sensations de ce Festival. Il s'y perd. «J'ai trois films, donc trois attachés de presse, trois plannings, des rendez-vous dans des endroits différents. C'est compliqué à suivre. J'ai du mal à me concentrer.» La gueule de bois atténue à peine son flot de paroles, fécond et éparpillé, ses interjections («tu vois ?» et ses systématiques fins de phrase, «non ?»). Et une