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Cannes

La ligne marginaux

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Les critiques du Festival de Cannes 2013dossier
Sans-grades. Immigrés cap-verdiens à Lisbonne et clandés guatémaltèques en route vers les Etats-Unis, «Après la nuit» et «la Cage dorée» scrutent la misère du monde.
publié le 22 mai 2013 à 20h36
(mis à jour le 23 mai 2013 à 10h26)

Rapporter deux films à un pedigree lapidaire suffit-il à faire comprendre ce qui les unit ? Avec la Cage dorée (la Jaula de oro), le jeune cinéaste espagnol Diego Quemada-Diez consacre son premier long métrage à des ados guatémaltèques traversant clandestinement le Mexique pour s'exiler en Californie. Avec Après la nuit (Até ver a luz), également un premier film, le citoyen suisse d'origine portugaise Basil de Cunha s'immerge au sein d'une communauté ultra-marginale de Cap-Verdiens dans un ghetto de Lisbonne.

Bien que très différents dans leurs récits et presque antagonistes de style, ces deux films, présentés coup sur coup hier à la Quinzaine puis à Un certain regard, donnaient tout de même une lecture tragiquement convergente du monde. Ils semblent d’abord répondre à un appel urgent d’empathie sans-frontières à l’égard de lointains semblables. Ils campent tous deux aux côtés de ces démunis qui forment l’énorme majorité de notre humanité, qu’ils se trouvent dans des pays riches ou pauvres, et s’attachent tout particulièrement au sort de personnages dont les rêves, la jeunesse, l’espoir sont piétinés.

Trajectoires. Les quatre ados encore palpitants d'enfance qui habitent la Cage dorée n'ont que leur amitié naissante et encore maladroite à opposer à l'épouvante du monde vers lequel ils courent. Juan, Sara, Manuel puis l'Indien Chauk fuient le Guatemala vers un Nord mythologique à bord de trains de marchandises et