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Cannes

Stephen Frears : Go Ali, go !

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Seventies. Fiction documentée sur l’objection de conscience du boxeur.
Stephen Frears à Cannes, le 8 mai 2010. (Photo Eric Gaillard / Reuters)
publié le 22 mai 2013 à 20h56
(mis à jour le 23 mai 2013 à 11h08)

Depuis trente ans, Stephen Frears travaille pour le cinéma et la télévision. Avec cette fiction à vertu documentaire réalisée pour HBO (comme Ma vie avec Liberace, de Soderbergh), Frears développe son propos dans une démarche pédagogique propre à la grammaire télévisuelle, calant chaque scène imaginaire dans un contexte historique archidocumenté. Ce côté «téléfilm de qualité» produit un effet un peu paradoxal à Cannes, même si tout le monde serait enchanté d'avoir ce genre de truc chaque soir à la télé.

L’enjeu dramatique développé ici est la décision qu’a dû rendre, en 1971, la Cour suprême des Etats-Unis sur le cas Mohamed Ali. Après avoir dominé outrageusement la catégorie des poids lourds, le boxeur rallié à la cause des Black Muslims avait refusé en 1967 de partir sous les drapeaux.

Pour cet acte, passible de cinq ans d'emprisonnement et de 10 000 dollars d'amende, Ali est contraint de plaider sa cause devant la haute autorité, ultime recours avant la prison. Or, son argument d'objecteur de conscience, inscrit dans la législation américaine où il faut jurer sur la Bible toutes les cinq minutes, était d'inspiration religieuse, car, disait-il, «la guerre est contre les enseignements du Coran. Nous ne sommes pas supposés prendre part à des guerres, à moins qu'elles n'aient été déclarées par Allah lui-même». Ce à quoi Ali fait référence est bien entendu le jihad, ch