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Cannes

«L'étrange petit chat»: banal flambé

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Les critiques du Festival de Cannes 2013dossier
Miaou. Plongée dans le quotidien d’une famille à l’environnement déconcertant.
(Photo DR )
publié le 23 mai 2013 à 22h16

L’air d’une pièce qui sent mauvais parce qu’il a été respiré par plusieurs poumons. Des pelures d’orange qui contrarient la loi de la gravité. Un chien qui aboie de félicité au spectacle d’un chat en train de ronronner. Drôle de chien noir qui comprend tout quand on lui parle, étrange chat roux qui donne son titre au premier long métrage du jeune (31 ans) Suisse-Allemand Ramon Zürcher.

Mais toutes ces curiosités ne sont pas le point de mire du film. Plutôt des apartés infiltrés dans l’appartement d’une famille de bourgeois modernes et berlinois que l’on suit au fil d’une journée consacrée aux préparatifs d’un raout convivial. Le matin, il est question de petit-déjeuner dans la cuisine et, le soir, de dîner dans la salle à manger. Rien que de familier et rasoir.

Sauf que le film se fait vite coupant. La petite fille de la maison par exemple, qui a tout de la corne de brume détraquée. A la moindre contrariété auditive, elle hurle, mais personne ne semble en tenir compte, ni même sans apercevoir. Sa maman, outre qu'elle semble parler le langage des chiens, aime bien raconter des histoires : celle d'un type qui lui a écrasé le pied pendant une heure au cinéma sans qu'elle puisse bouger, ou celle du restaurant tellement minable qu'elle aurait honte d'y emmener ses proches mais dont elle dit que c'est l'endroit où elle se sent le mieux au monde. On note aussi que son mari est un poil obsédé par la réparation de la machine à laver. Et que le jeune fils, pratiquement muet mais très re