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Cannes

«La fille du 14 juillet»: les doigts dans la crise

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Festival de Cannes 2013dossier
Pataphysique. Road-movie indé et désopilant dans une France coincée par les banquiers.
publié le 23 mai 2013 à 21h46
(mis à jour le 24 mai 2013 à 9h49)

La jeune fille entre dans l'agence d'intérim : elle est fraîchement diplômée et voudrait du travail. La mégère derrière le comptoir lui demande si elle a un domicile, la fille dit «ben non», elle squatte chez une copine, vu qu'elle a pas une thune. Mais, mademoiselle, il y a des règlements, pas de domicile, donc pas de dossier, donc pas de travail. «Ce n'est pas avec des règles pareilles que la France va s'en sortir», philosophe l'étudiante éconduite en sirotant du jus d'ananas.

La Fille du 14 juillet est une comédie contemporaine sur ce qui est en train de nous arriver et qui s'étale en grosse lettre à la une du journal le Monde, que lit un type dans la rue : «MARASME». Crise économique dans un univers libéral sans autre utopie désormais que le renflouement rapide des banques. Mieux vaut en rire car, c'est à pleurer.

Fête foraine. Antonin Peretjatko a fait l'école Louis-Lumière en 1999 en section chef opérateur et, entre 2001 et 2011, il a réalisé six courts métrages drolatiques. La Fille… est son premier long métrage, et le résultat d'une âpre lutte contre la mauvaise volonté des détenteurs de capitaux à miser sur des gens qui ne veulent pas spécialement tourner avec Kad Merad ou Marina Foïs. Comme il nous l'expliquait lui-même (Libération du 15 mai),