Une star. Une vraie, qui, à peine a-t-elle entendu le cliquetis d’un appareil photo, se recoiffe, remet le col de sa veste rouge. Ou qui dans cet espace du Palais des festivals demande à quelques personnes présentes de chambouler la pièce, d’installer des cimaises pour isoler une loge, dans laquelle on la voit, à travers un interstice, se remaquiller devant un miroir de fortune. Elle ne fixe qu’une seule personne à la fois, et, à côté, tous cherchent à attirer son regard. Quand elle dépose enfin ses yeux verts sur les vôtres, tout se floute. Ça captive, ça tourbillonne, comme un certain chignon. Et les yeux ! Le visage de 80 ans a changé, probablement connu quelques travaux, les cheveux blonds sont teints, mais les yeux verts sont bien là, prouvent que, oui, la dame en face, c’est Kim Novak.
Frigos. Elle est à Cannes pour présenter, ce soir, la version restaurée de Sueurs froides (édité en Blu-ray en septembre), où elle était à la fois Judy et Madeleine. Elle est émue, «heureuse de voir que le film est toujours aussi marquant» : «C'est juste dommage que "Hitch" et Jimmy ne soient pas là.» Alfred Hitchcock et James Stewart, donc, avec qui elle tourne, en 1958, le chef-d'œuvre absolu, celui dont les cinéphiles récitent comme des mantras la structure, la construction des plans ou l'usage de la lumière. Elle dit n'avoir vu le film que cinq fois environ, y déniche «à chaque vision des éléments nouveaux, des quest