Ceci n'est pas un bilan mais une image diffractée, à l'aune d'un festival kaléidoscopique qui a gigoté dans tous les sens. Fixer quelques poses (et pauses) comme dans une boîte de nuit, quand les corps agités des danseurs sont vitrifiés par la lumière des stroboscopes. Des flashs, de films en films, où l'on distingue, entre autres, que le «film-état du monde» est un concept qui bat de l'aile et se mord ce qui lui reste de queue, que le scandale (cul et baston) n'est plus dans la salle mais à sa sortie, hors champ et hors film, que la comédie, toutes sélections confondues, a repris de la vigueur, que les visages sont comme des paysages, et, bien entendu, qu'Opium de mademoiselle Dombasle est déjà un classique des futures soirées DVD-VOD sous pétard.
Le bataillon français
Ils partirent une vingtaine, et bon nombre d'entre eux revinrent primés, plantant le fier étendard de la production gauloise aux cimes des palmarès de la compète (Abdellatif Kechiche et Asghar Farhadi), Un certain regard (Rithy Panh et Alain Guiraudie), la Quinzaine des réalisateurs (Guillaume Gallienne et Serge Bozon), la Queer Palm (Guiraudie, encore lui). Jamais, sans doute, le contingent cocorico n'aura été si pléthorique à Cannes, toutes sélections conf