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Libération
Critique

«L’Attentat» : Israël au scalpel

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Bombe. Thriller psychologique sur un médecin arabe de Tel-Aviv dont l’épouse commet une attaque kamikaze.
Ali Suliman, tiraillé entre Naplouse et Tel-Aviv. (Photo Wild Bunch)
publié le 28 mai 2013 à 20h36
(mis à jour le 29 mai 2013 à 10h00)

Lumière du matin dans un appartement, un couple se dit au revoir, ils ont l’air de s’aimer. La femme part deux jours dans sa famille. Plus tard, on voit le mari à l’hôpital où il est chirurgien. Il soigne, opère, déjeune avec ses collègues. Entre-temps, on a compris le contexte. On est à Tel-Aviv, en Israël. Amine Jaafari est un Arabe israélien, médecin respecté qui vient de recevoir une importante distinction.

La suite, c’est un attentat-suicide dans la ville, Amine qui opère les blessés, rentre chez lui, est appelé pour identifier le corps de sa femme morte dans l’attentat et apprend que c’est elle la terroriste. Il commence par ne pas y croire, puis réalise que si, c’est bien elle qui s’est fait exploser. On ne déflore pas le film en racontant cette première partie, parce que le film est ailleurs.

«Planète». Si c'était dans un autre contexte, on dirait que c'est une histoire d'amour, ou une histoire de couple. Qu'est-ce qu'un couple ? Jusqu'où connaît-on l'autre ? Jusqu'où peut-il cacher des choses fondamentales ? Et pourquoi ?

Dans ce contexte, le thriller psychologique est aussi une réflexion non pas sur le conflit israélo-palestinien, mais sur ce que ça signifie d’être un Arabe de la classe moyenne supérieure bien intégré dans la société israélienne.

Pendant que ses collègues juifs s’étripent - sa femme est une terroriste, faut-il le renvoyer de l’hôpital ? -, Amine quitte Tel-Aviv pour aller dans sa famille à Naplouse. Le film nous mo