Souvent représenté comme une antithèse des Etats-Unis sur certaines questions de société, et notamment sur la relation des citoyens aux armes à feu et à la violence, il semble que, finalement, le Canada n’ait pas grand-chose à envier à son grand voisin. Pour son premier long métrage, le réalisateur Jason Buxton a choisi de se livrer à un acte d’accusation des lois liberticides canadiennes, autorisant la machine judiciaire à mettre un individu hors d’état de nuire à titre préventif, c’est-à-dire avant même qu’il ne commette un crime.
Sean est le héros de cette histoire d’injustice et d’acharnement. Il a 16 ans, s’habille en noir, écoute du black metal et n’entretient pas les meilleurs rapports du monde avec l’équipe de hockey de son université. Son extrême solitude est brisée lorsque, par un matin blafard, des policiers débarquent dans la maison où il vit avec son père, un fana de chasse et de grosses pétoires. Chaque parcelle de la vie de Sean est alors décortiquée par la mécanique paranoïaque des autorités, qui trouvent dans son téléphone portable ou son ordinateur tous les éléments nécessaires à faire de lui un meurtrier de masse en puissance. Direction la prison, les psychiatres, les brimades et, pour Sean, l’absolue conviction que son existence est foutue.
Pour délivrer son message, le réalisateur s'est inspiré d'un terrible fait divers qui a eu lieu en 1993 à West Memphis, dans l'Arkansas. Trois adolescents avaient été lourdement condamnés (une peine de mort et deux perpé